Q : A notre époque, nous entendons parler de choses très étonnantes de la part de certaines personnes. Par exemple, il y a des personnes qui disent : « Nous ne voudrions pas que nos épouses aient des filles. » Certains disent même à leurs femmes : « Je jure par Allah que si jamais tu accouches d’une fille, je te divorce. » Qu’Allah nous préserve de ces gens ! Certaines femmes se trouvent dans une angoisse intense, car elles ne savent pas ce qu’elles feraient si leurs maris mettaient leurs menaces à exécution. Votre éminence, pourriez-vous adresser un conseil à ce propos ?
R : Je pense que les faits dont parle le frère dans la question sont extrêmement rares, et je ne crois pas que quelqu’un puisse atteindre un degré d’ignorance tel qu’il en arrive à menacer sa femme de divorce, si elle accouche d’une fille, à moins qu’il ne supporte plus sa femme et qu’il veuille s’en séparer. Il prend alors la fille comme prétexte pour divorcer. Si c’est le cas, et que le mari a fait l’effort de rester avec cette femme mais qu’il n’arrive plus à vivre avec elle, alors il peut divorcer d’une autre façon que celle-ci. Il n’y a pas de mal à divorcer, si cela devient une nécessité. Mais malgré ceci, nous conseillons à tout homme qui trouve en sa femme des défauts qu’il n’aime pas, de patienter, comme Allah, qu’Il soit élevé, le dit :
« Si vous avez de l’aversion envers elles durant la vie commune, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose où Allah a déposé un grand bien. »[1]
Concernant le fait de détester les filles, ceci fait sans doute partie des traits de l’ignorance d’avant l’islam (Jâhiliyya), et c’est également un refus du destin et du décret d’Allah. D’ailleurs, l’être humain ne peut pas savoir, car il se peut qu’une fille soit meilleure pour lui que de nombreux garçons. Combien de filles ont été une bénédiction pour leur père dans leur vie et après leur mort, et combien de garçons sont devenus une épreuve et un malheur pour leur père dans leur vie, sans leur apporter le moindre profit après leur mort ?
· Fatwa de Cheikh Otheimine
· Kitâb ud-Dacwa (5), volume 2 pages 152 et 153.
[1] Les Femmes, v. 19.